Que faire de plus dans les Hortillonnages après 10 ans de festival ? C’est la question que s’est posée Thomas Wattebled pour l’élaboration de son projet Rien à ajouter. Après Dessalage (2010-2011), une installation composée de plusieurs oies empaillées réalisées avec un couple de taxidermistes picards, l’artiste revient avec une proposition qu’il qualifie lui-même comme une installation monumentale de deux centimètres de hauteur… Il prend ainsi le parti de soustraire autant que d’ajouter, en retirant une grande quantité de terre pour la remplacer par des formes en béton blanc. Enterrée, l’installation vient en fait se fondre dans le paysage. Sur la grande étendue herbeuse de l’île aux Fagots, elle se déploie en une phrase circulaire d’une dizaine de mètres de diamètre qui n’a ni début, ni fin. Les 33 lettres au ras du gazon, moulées dans l’atelier de l’artiste, sont à l’échelle du spectateur qui peut marcher dessus, s’y asseoir et circuler autour. D’abord indéchiffrable par manque de recul, l’artiste nous laisse découvrir un texte à double sens, dans la continuité de sa série des « rotatives » :
SENTIMENT DE NE RIEN POUVOIR AJOUTER
NE RIEN POUVOIR AJOUTER AU SENTIMENT
Rien à ajouter, c’est à la fois la volonté de s’arrêter et l’invitation au renouvellement infini. Le texte nous perd, il nous échappe. Ne reste alors que l’expérience du mouvement circulaire, de la répétition et de la dissolution dans l’espace.
L'artiste
Thomas Wattebled