Vergers urbains souhaitent amener le public à s’interroger sur la gestion humaine des espaces naturels. Où place-t-on la limite de l’intervention humaine ? Comment l’humain peut-il adopter un rôle régulateur et d’accompagnant ?
Le visiteur accoste sur l’île et découvre un environnement à la fois étrange et commun. Un espace habité dont la présence est énigmatique. Une entité, mi-monstrueuse mi-protectrice est garante des Hortillonnages. Elle y vit quelque part. Son corps se répand sur l’île telles des racines d’arbres, sortant parfois de la terre pour nous guider dans les endroits les plus mystérieux de l’île. À moitié réveillée, à moitié endormie, toute de saules tressés, elle veille à l’équilibre et régule la vie des Hortillonnages. Ses membres orientent la visite et suggèrent les zones accessibles : un bras accompagne la berge, un pied émerge du sol et délimite une parcelle agricole, traces de vie humaine. Parfois, c’est une mise en défense qui s’opère.
Le parcours, progressif, fait circuler le visiteur dans un espace bâti à échelle réduite dans le but de le questionner sur la place qu’il occupe sur le site. La berge est marquée par des ouvrages humains comme des platelages en bois, des fascines ou autres techniques de génie écologique. Petit à petit, les aménagements humains se raréfient pour entrer dans un espace de dialogue avec le vivant : un espace de cultures maraîchères puis de végétation indigène et spontanée. Au bout, le chemin disparaît pour laisser place à un espace boisé où la nature domine.
L'artiste
Vergers urbains