Au commencement était le chanvre ! Ou plutôt, devrait-on dire, le fil de chanvre. Celui que Les Faufilées manipulent au théâtre royal de la Monnaie, l’Opéra de Bruxelles, où est née l’idée du jardin de La Cordée, et qui pendant des siècles a servi sur les bâteaux partants à la découverte du monde.
D’où vient-il ? D’une plante, bien entendu ! Remplacé désormais par
le plastique, le chanvre est pourtant infiniment plus noble.
Dans La Cordée, les fils se mêlent dans le jardin jusqu’à revenir à leur état végétal initial. Fibres, teintures, tanins… voilà une palette végétale ancestrale mettant à l’honneur les plantes qui accompagnent notre quotidien depuis des siècles.
Contant le récit d’une île pourvoyeuse de végétaux du textile, le fil de chanvre s’échappe là, dans son milieu naturel, et guide le visiteur qui y débarquera.
Faisant écho au paysage plus artificiel et longuement entretenu par la main des Hommes, le fil devient filet. Il grimpe l’écorce jusqu’à chatouiller les cimes. Il rencontre sa plante mère et se faufile dans toutes les strates. Ce sont d’ailleurs les membres du collectif qui ont eux-mêmes tressé, de leurs gestes méthodiques et répétés, toutes les mailles qui composent La Cordée.
Des filets pour grimper, marcher, s’amuser, pour évoquer : le monde des bateliers, celui des îles, les inextricables liens entre terre et eau. S’amuser de la forme et des possibilités. Rêver perché ! La plante nous offre le fil et nous embarque dans ce bateau au mât enraciné et à la proue végétalisée. Dans ce petit paysage insulaire des Hortillonnages d’Amiens, Les Faufilées ont également voulu évoquer le soin que requiert ce site extraordinaire ; telles les mailles d’un filet qu’il faut repriser, les berges se parent de fibres textiles pour s’armer contre l’érosion qui grignote ses bords. La boucle est bouclée !
Du sol au feuillage, La Cordée vous invite à un voyage ludique et tissé sur mesure. À l’abordage !
L'artiste
Les faufilées