Attentive aux liens entre science, image et industrie, Sarah Ritter déploie depuis plusieurs années une recherche sur l’extraction en tissant des liens entre l’activité extractive de minerai, son histoire passée et contemporaine, et l’extraction de données qu’opèrent les scientifiques.
L’œuvre présentée ici entremêle des images issues de cette recherche et le site relativement préservé des Hortillonnages. L’œuvre entend y confronter les différents usages du dehors : l’un tendu vers une préservation de l’existant et son exposition comme objet de loisir et d’émerveillements ; l’autre comme un espace à exploiter et donc à transformer profondément, pour en extraire les substances nécessaires à nos modes de vies tel le sable des hauts fonds dragués par les barges d’extraction se déverse sur nos terres pour élever des immeubles, dans un mouvement étrange où les fonds des océans recouvrent la terre.
Fortement inspirée par les hortillonnages, entourés d’eau et composés de canaux qui s’entremêlent et se croisent, l’installation semi aérienne flotte dans l’espace et propose une forme de confusion, un mélange, entre paysage « réel » et paysage « rêvé » ; paysages au fil de l’eau. Comme un regard posé sur notre société qui interroge la connexion entre les espaces, Les fils de l’eau est une invitation à prendre conscience de l’impossibilité de penser les lieux de manière cloisonnée.
L'artiste
Sarah Ritter