
©Chloé Mariey & Luc Léotoing
Dans les hortillonnages, on navigue autant qu’on cultive, entre terre et eau. À Amiens, ce ne sont pas les pêcheurs que nous attendons sur le quai pour acheter le poisson frais à la criée, mais bien les maraîchers qui reviennent des hortillonnages, les barques chargées de légumes.
Terres de culture, les hortillonnages étaient autrefois constitués de parcelles maraîchères. Artificialisées ou laissées à l’abandon, les berges perdent peu à peu leur rôle écologique.
Le projet « jardin amphibien » est une tentative de reconnexion entre le milieu terrestre et le milieu aquatique. Il envisage de développer des berges nourricières où jardiner permet de se nourrir tout en recréant un écosystème complexe. A la manière d’une ripisylve, le jardin se déploie de façon linéaire et à la verticale, créant ainsi des interfaces dynamiques. A l’ombre du jardin vertical, l’eau est ici un peu plus fraîche qu’ailleurs, favorisant le retour de certaines espèces et la biodiversité.
Côté terre, le jardin bleu se déroule en lanières et invite à rejoindre les pontons pour s’asseoir au bord de l’eau : un clin d’œil « l’isatis tinctoria » qui était ici autrefois cultivée pour produire les pigments bleus d’Amiens, utilisé par la royauté.
Le projet questionne le devenir des berges qui, végétalisées, pourraient (re)devenir de véritables corridors écologiques à l’échelle de l’agglomération d’Amiens.
L'artiste
Chloé Mariey & Luc Léotoing