
© Collectif Électro-gènes
Avec Corps de chasse, le collectif Électro-gènes propose une installation immersive où la hiérarchie entre humain et animal est inversée.
Prenant pour point de départ la cabane de chasse, symbole de la domination humaine sur le vivant, l’œuvre transforme cet espace en une scène dystopique où l’humain est traqué, observé et réduit à un simple objet de curiosité.
Dans cette reconstitution, trophées de chasse, cages, membres humains en plâtre et objets détournés composent un décor ambigu, à la fois familier et dérangeant. Le grillage qui maintient le spectateur à distance lui impose une posture de voyeur, accentuant la sensation d’intrusion et de dépossession.
L’installation joue sur des stratégies de renversement et d’accumulation pour troubler les perceptions et interroger la construction des récits de pouvoir. Le corps devient un vestige, un témoin silencieux d’une violence souvent occultée, tandis que l’espace saturé d’éléments renvoie à une mémoire collective chargée de ruse et d’ambivalence.
D’un point de vue philosophique, Corps de chasse explore la dissolution de l’identité humaine dans une multiplicité vivante et interroge la manière dont les rôles se redistribuent lorsque les certitudes hiérarchiques s’effondrent. En confrontant le spectateur à cette inversion des rapports de force, l’installation questionne les fondements de l’anthropocentrisme et invite à envisager une écologie décentrée.
Loin d’une simple dénonciation, Corps de chasse ouvre un espace de réflexion où la dystopie sert de prisme critique, incitant à repenser nos relations avec le vivant dans une ère où la domination humaine n’est plus une évidence.
L'artiste
Collectif Électro-gènes : Mélanie Deborah Belic, Alicia Brenot, Claire Jean, Elian Laurent, Jeanne Oger