En découvrant les Hortillonnages, Delphine Renault a été intriguée par les huttes de chasseurs bordant l’étang de Clermont. Elle a alors eu envie pour le Festival de reproduire à échelle 1 l’une de ces constructions légères qu’elle jugeait la plus insolite, celle avec un poêle en bois. Éléments architecturaux particulièrement forts du paysage amiénois, les huttes indiquent une présence humaine potentiellement permanente tout en étant camouflées. Le principe : ne pas supposer être vu tout en étant visible. En même temps, l’impression d’être seul sur ce site où règnent le silence et le calme est très puissante. L’architecture du camouflage, qui est de se rendre indiscernable à un milieu, reprend les codes du paysage des Hortillonnages façonnés par l’homme. Cette réplique de cabanon d’observation flottant dans une mare, bordée par des bancs offrant un point de vue pour la contemplation, crée une situation en miroir pour le regardeur. De plus, la proximité d’immeubles d’habitation, et plus largement de la ville, décontextualise cette construction fonctionnelle et artisanale. Le geste de Delphine Renault vise à donner-à-voir aux visiteurs un élément qui se veut caché de ce patrimoine amiénois.
L'artiste
Delphine Renault