Les hortillonnages d’Amiens revêtent une dimension sauvage et exploratoire grâce à la multitude d’îlots qui les composent accessibles par navigation. Face au contexte urbain dans lequel il s’inscrit, le site est perçu comme un ailleurs d’îles mystérieuses propice à la rêverie.
Autrefois ouvert et cultivé, le site tend à se refermer avec l’abandon de parcelles qui entraîne le vieillissement de la végétation et l’envasement des canaux. Pour demeurer praticables, ces parcelles et leurs abords doivent être entretenus par les propriétaires au risque de disparaître. L’équilibre de ce site naturel exceptionnel est donc fragile. Le projet propose d’interroger cette dualité à travers l’exploration de la notion de propriété privée et de limites cadastrales.
L’instauration de ces limites sous forme de pieux, pourrait à long terme retenir les sédiments et créer des îles, formant ainsi un ensemble cohérent au regard du cadastre. Le projet propose d’illustrer physiquement ce processus en instaurant trois îlots flottants végétalisés à l’intérieur de la parcelle : l’île pionnière, l’île aux roseaux et l’île fixée.
Originellement, le cadastre illustre une situation existante sur le territoire, aujourd’hui disparue. Cette installation paysagère, par le chemin inverse, fait du cadastre un levier en faveur d’une renaturation écologique et questionne la façon dont nous cartographions notre environnement.
L'artiste
Collectif Plein champs et compagnie