Rosebud – le jardin secret > Julie Martineau & Holger Schröder, 2019
Inscrit sur une fin de rempart de Vauban, le site est un interstice dérobé du tissu urbain, où la végétation a spontanément donné le ton romantique ; érables sycomores, frênes, troènes et robiniers ont donné corps et espaces organiques à une parcelle de 5m x 50 m délimitée par des clôtures rectilignes. Ancrés en haut des pentes du talus fortifié, les arbres solitaires penchés, développés et enveloppés, en cépées vigoureuses, en duos de part et d’autre de la clôture, ont défini les densités, les ombres et clairières du jardin. Les arbres et clôtures servent de support au lierre vigoureux, qui contribue lui aussi à varier la volumétrie du lieu et à faire oublier sa
linéarité mais aussi qui favorise son repli. Comme intention de jardin, il s’agit là d’établir la rencontre voire une confrontation entre cette nature vigoureuse néanmoins discrète, et le rosier (grimpant), plante tout aussi virulente mais surtout emblématique des jardins, prisée pour la délicatesse de ses fleurs. En y introduisant « La Fleur », cet espace introverti s’entrouvre à la curiosité tout en préservant la dimension de ses secrets. De ce contraste naît le Rosebud – le jardin secret. Des rosiers grimpants/lianes marquent l’entrée du jardin, on en retrouve quelques-uns sur toute sa longueur, dissimulés aux pieds des arbres et des clôtures, dont ils s’emparent ponctuellement en soulignant le « clair-obscur » du lieu. Les rosiers alternent avec d’autres plantes grimpantes à fleurs qui s’agrippent aux clôtures, comme les chèvrefeuilles et les clématites (jardin grimpant). Au printemps, un jardin préalable constitué de fleurs vivaces blanches (aspérules) s’étire au sol sur toute la longueur de la parcelle, son dessin orienté indique les plantes grimpantes qui fleuriront quelques jours/semaines plus tard. Des fougères et graminées variées accompagnent les aspérules en formant une nouvelle (micro) topographie au sol ombragé (jardin rampant).
L'artiste
Julie Martineau & Holger Schröder