Terram Revertis, littéralement « reviens sur terre », fait écho au geste originel des hortillons consistant à charrier la terre du fond de la Somme à la surface pour faire émerger les terres et ainsi planter.
Dans ce paysage d’îles et de canaux dialoguent éléments et vivants. Paysage longtemps façonné par la main humaine, les hortillonnages souffrent aujourd’hui d’un changement d’usage. Sans leur fonction passée de production agricole, les îlots ne sont plus entretenus. Par endroits, les berges s’érodent et s’affaissent. Or dans ce contexte, Terram Revertis entend remédier, par l’art, à l’effacement de ce paysage.
Comment ? Grâce à des modules et des plantes. Deux formes en terres cuites moulées à la main, l’une horizontale et l’autre verticale. Modulaires, elles permettent de couvrir tout type de surface et s’emboîtent. Des cavités invisibles dans lesquelles s’insèrent des pieux en bois permettent aux pièces verticales de s’arrimer dans le sol. Les pièces horizontales sont percées de trous accueillant des végétaux plantés. Via ces interstices, iris, graminées et jeunes saules arriment leurs racines dans le sol, favorisant la tenue de l’ensemble. Multipliées, assemblées et végétalisées, les modules créent un maillage qui mêle ancrage, protection contre le ravinement, support d’enracinement et restitution d’eau. Sur un principe rappelant l’oya, la terre cuite poreuse permet d’absorber l’eau et de la rendre à la végétation.
L'artiste
Baptiste Miremont & Orlando Clarke