Pensée à la croisée d’une « fabrique de jardin » (construction à vocation ornementale) et d’une « banalité » (objet architectural mis en commun pour les usagers d’un territoire), cette installation s’inspire du principe de captation de l’énergie issue des déchets verts en décomposition. L’énergie se révèle sous forme de chaleur et circule dans trois sculptures hydrauliques en référence aux méthodes de Jean Pain dans les années 1970.
Cette micro-station énergétique consiste à amasser des copeaux de bois dans une cuve en acier inoxydable pour explorer son potentiel calorifique. Au centre de la cuve est inséré un échangeur de calories. Les matières organiques sont agencées et imbibées d’eau pour former un digesteur, ainsi les bactéries thermophiles s’activent. Elles font partie du processus de fermentation de la matière organique. Une chaleur se créée au centre de la cuve et c’est ainsi que la masse de bois devient un générateur d’énergie puissant. Les trois sculptures tubulaires remplies d’eau gravitent autour de cette forme centrale. Par effet de thermosiphon, la chaleur circule dans ces sculptures réalisées à la main. Le public peut les toucher, les expérimenter ou même s’asseoir dessus pour contempler le paysage.
Le digesteur est alimenté régulièrement par les jardiniers en matières organiques pour gérer la fermentation. A la fin du cycle de décomposition, Thermo v3 aura produit un substrat fertilisant.
L'artiste
François Dufeil